Friday, 28 November 2014

Les femmes de réconfort coréennes disparaissent

Sur les 234 enregistrées à Séoul, seules 84 sont encore en vie. Les « femmes de réconfort », contraintes de se prostituer pour l’armée et la marine impériales japonaises durant la seconde guerre mondiale, disparaissent. La dernière en date, Lee Jeom-Rye, âgée de 89 ans, est décédée le 11 février, peu après Kim Soon-Ak également décédée en début d’année des suites d’un cancer. Mais le Japon n’a jamais réagi. Aucune excuse, aucune reconnaissance des crimes qu’ils avaient commis, aucune indemnisation qui pourrait les aider à surmonter la maladie. Les avocats se battent depuis des années pour faire reconnaître ces crimes aux Japonais, afin qu’ils enseignent cette tragique histoire à leurs enfants. Aujourd’hui, seul le temps semble être la solution pour effacer ce souvenir atroce.

 Née en 1921, Lee Jeom-Rye avait été enrôlée par l’armée japonaise pour servir d’esclave sexuelle en 1935 pour les soldats sur le front. En 1941, elle sera libérée, son état de santé se détériorant. Les décennies suivantes ne seront qu’un enchaînement de maladies chroniques. 148 femmes sont déjà décédées sans avoir eu la chance d’entendre le gouvernement japonais s’excuser pour ces crimes de guerre. Sur les 84 survivantes, 78 vivent en Corée du Sud, les huit autres étant aux USA, en Chine ou ailleurs. Sur les 10 dernières années, dix femmes sont décédées. Et cela va logiquement s’accélérer. Lee Son-Duk, la doyenne des survivantes, expliquait encore récemment que « le dernier rêve qu’elle avait était de voir le Japon s’excuser et les indemniser pour l’humiliation vécue ». Le Conseil des femmes utilisées comme esclaves sexuelles par le Japon demande au gouvernement d’agir de manière ferme et rigoureuse envers le voisin nippon avec des campagnes internationalement orchestrées. « C’est le moins que la Corée du Sud puisse faire pour remédier à la douleur profonde de celles qui se sont sacrifiées toute leur vie en notre nom » insiste l’un des cadres de ce groupe. Le nouveau gouvernement japonais qui semble être ouvert à des excuses historiques concernant les crimes commis lors de la guerre sera-t-il capable de passer à la vitesse supérieure en s’excusant auprès des « femmes de réconfort » ? Les femmes coréennes en rêvent. La balle est dans le camp du Pays du Soleil Levant.

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