« Frères d'Italie » - un pays en quête d’unité
À l’occasion des 150 ans de l’Unité italienne, Arte diffuse
un téléfilm en deux parties, Frères d’Italie, qui revient sur cette période
historique complexe.
« Frères d'Italie » de Mario Martone, en deux parties, les
17 et 18 mars à 20h40 sur Arte.
On y croyait (Noi credevamo) est le titre original du
téléfilm en deux parties programmé sur Arte à l’occasion des 150 ans de l’unité
italienne, rebaptisé Frères d’Italie. Une œuvre dense, qui parcourt une période
historique longue et chargée, où l’on peine parfois à se retrouver.
(seguirà a breve il testo in italiano)
Pour simplifier le récit, le réalisateur s’est appuyé sur
les aventures de trois protagonistes, dont le parcours nous aide à comprendre le
processus de l’unification italienne.
Une histoire bâtie dans le sang et la violence, qui nous
oblige aussi à réfléchir sur le temps présent. Parce que l’unité a été, pour
les Italiens, « l’objet d’une passion dévorante, une passion qui a étouffé peu
à peu toute autre aspiration », laissant derrière elle misère et terreur,
conduisant, « à la construction d’une nation mesquine, méprisante, meurtrière
», déclare résigné un des protagonistes du film.
Transparaît en effet le portrait inquiétant de ce qu’était
l’Italie avant cette unité, et ce qu’elle est devenue depuis, laissant de
nombreux problèmes non résolus, comme le laisse entendre un des personnages
expliquant que son pays est « un arbre planté, dont certaines racines sont
malades ».
Le scénario fait régulièrement des sauts dans le temps, à
travers le parcours des personnages : d’abord celui les trois jeunes
protagonistes, fictifs mais dont le profil est inspiré de l’histoire vraie de
trois conspirateurs du mouvement insurrectionnel, et ceux des personnages
historiques représentés. Pas ceux que l’on trouve généralement glorifiés dans
les manuels d’histoire : pas de Garibaldi ou Cavour ici.
ÉXILÉS
A coté des révolutionnaires comme Mazzini, Crispi, et
Orsini, on trouve des personnages secondaires et pourtant décisifs : le duc de
Castromediano, Carlo Poerio, les exilés politiques et les dissidents
emprisonnés.
Le fil conducteur, c’est donc l’amitié entre Domenico,
Angelo et Salvatore, trois jeunes amis du sud d’Italie qui s’engagent, après la
violente répression des insurgés menée par les Bourbons en 1828 contre le
mouvement insurrectionnel de Mazzini La Jeune Italie.
Leurs parcours, très différents, incarnent chacun une
manière de vivre l’expérience révolutionnaire : la désillusion, la folie
meurtrière, la loyauté.
Plongés dans l’expérience de la clandestinité, Domenico et
Angelo entrent en contact avec les exilés italiens : à Paris ils rencontrent la
princesse Cristina di Belgiojoso, femme intelligente et déterminée, oubliée par
l’histoire.
À travers ses paroles, dures et sincères, le réalisateur
révèle l’essence de son propos : « une fois l’Italie faite, il faut faire les
Italiens ».
Lorsque Angelo, bouleversé par l’échec de l’insurrection
dans le Piémont, lui demande de l’argent pour financer La jeune Italie, elle
répond : « pour construire la démocratie, il ne suffit pas de le vouloir, il
faut que la population entière y soit préparée. Vous vous obstinez, les armes à
la main, à libérer un peuple qui ne vous suivra jamais. »
Complimenti! Finalmente qualcuno che parla di queste cose! Oltre a quelli del Nord che scrivono i libri di storia per le scuole, questo film va fatto veder a quelli del Sud, per cancellargli in petto il senso di colpa dell'essere meridionale.
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